Un petit bout du chemin de ma vie...
J'y ai réfléchi longtemps. Est-ce que je raconterai ce qui me perturbe dans ma vie depuis quelque temps. J'ai décidé d'en parler sur le blog, mais qu'une seule fois. Car je ne veux pas me plaindre de ma situation. Parce que ça voudrait dire que je n'ai pas de solution. Et une solution il y en a. Je peux toujours divorcer. Je décide encore pour ma vie. Alors je ne me plains pas, mais j'ai tout de même besoin d'en parler. J'ai qu'un seul ami (dans la 'vraie vie') à qui je peux me confier. Peut-être ça va m'aider. Peut-être pas. Ces dernières semaines (et pas que ces dernières semaines...) je suis dans une mauvaise période de ma vie, et aujourd'hui je suis bien décidée de m'y sortir.
Alors voilà, le souci dans ma vie, c'est mon mari. Ca fait cinq ans que nous sommes ensemble. Et pendant ces cinq années, il a énormément changé. Maintenant il se comporte comme s'il a un trouble bipolaire. Pendant plusieurs jours il peut être joyeux, bien dans sa peau, entreprendre des choses. Pour ensuite changer du tout ou rien: il devient grincheux, dominant, m'engueule tous les jours pour des futilités.
Futilités comme quand le repas n'est pas sur la table ou bien les enfants ne sont pas couchés quand il rentre le soir. Futilités comme quand je préfère me laver les cheveux et faire mon épilation le samedi matin, pendant que lui, il veut que je fasse du jardinage à la place. Futilités comme un seau d'eau qui est resté dans la cuisine, car je viens de laver par terre. Et ce n'est que le haut de l'iceberg.
On s'est marié en 2004, je suis tombée rapidement enceinte de notre fille. Avant on était bien, il y avait des petites disputes, mais pas autant. Ca s'est dégradé petit à petit. Quand notre fille avait trois mois, je ne voulais plus continuer. Un soir il m'avait tèllement engueulé, harcelé, disputé, que j'ai courru vers le balcon avec le but de me jeter du cinquième étage. Au lieu du balcon, je me suis jetée sur le lit qui était là. En néerlandais on a un expression qui dit : "faire sortir le sang de dessous mes ongles", je ne connais pas l'équivalent français, mais vous imaginez la torture dans l'expression.
Alors quand ma fille avait trois mois, je voulais divorcer. Il m'a promis qu'il allait doubler d'effort pour être moins violent, il m'a promis qu'on aille voir un conseiller conjugal, rien de tout ça ne c'est réalisé.
J'ai fait des recherches. Je pense savoir maintenant qu'il n'est pas bipolaire, mais qu'il ne sait pas gérer les stress. Pas le stress du travail, mais toutes sortes de stress, comme ce seau d'eau qu'il remarque soudainement, comme une remarque que je peux faire sans arrière-pensée et qu'il interprète comme une attaque, comme des choses qui ne se déroulent pas comme il les avait prévues dans sa tête.
Avec la venu de notre deuxième bébé, ça n'allait pas mieux. Et je lui ai encore dit que je voulais divorcer. Car ce qui devrait (ne pas) se passer, se passa: j'ai rencontré un autre homme. Et j'ai craqué complètement. C'est logique, je me suis dit. Je ne suis pas heureuse à la maison. Je suis plus vulnérable. Les sentiments sont à la surface. Ca va passer. Alors j'ai attendu que ça passe. Deux ans après ç'est pas passé encore. L'autre me redonne des instants de joie. Me fait repenser à ma vie d'avant. Me regarde avec d'autres yeux. L'autre me rend femme. Il ne me juge pas. Je sais que je ne serai jamais en couple avec lui. Car les sentiments ne sont pas réciproques. Au debut je l'ai souhaité très fort, maintenant je me suis raisonnée.
Car quelque part je pense que j'aime toujours mon mari. Et nous avons deux enfants. Pour eux, je veux bien faire encore un peu d'effort. Jusqu'au moment que je vois que mes enfants souffrent des sauts d'humeur de leur père.
Mon mari a un livre, écrit par un psychiatre, qui explique comment gérer ces stress. La lecture de ce livre l'aide un peu. Il veut maintenant faire des efforts aussi. J'ai insisté beaucoup pour qu'il aille voir un professionnel. Mais après deux rendrez-vous avec le psychiatre, j'ai découvert qu'il n'y va plus. Et ce qui m'inquiète c'est qu'il ne m'en a pas parlé.
Je vis sur les vagues de ses sauts d'humeur. Quelques jours joyeuses, d'autres jours tristes. Je suis femme au foyer, alors je n'ai pas de collègues de travail, et dans ma nouvelle ville j'ai très peu d'amis. Mon mari y est contre d'ailleurs, que j'aille voir des amis. J'ai recommencé à étudier, je veux passer la licence d'anglais. Mais j'ai du interrompre mes études quand ma fille devenait plus grande, car elle me distrait trop. Cette isolation sociale accentue le fait que je me concentre trop sur l'arrivé de mon mari le soir; il y a des jours où c'est le seul adulte que je vois dans la journée. Une solution serait de retourner travailler. J'ai toujours aimé travailler, ça ne me dérange pas, mais pour l'instant je veux éduquer mes enfants moi-même.
Je ne sais pas où tout ça va me mener.
Où est-ce que je serai dans
deux ans.
Entre temps j'essaie de rechercher des instants de bonheur
dans la vie.
Les vagues de ma vie.
Juste un mauvais soir.
Juste un mauvais jour.
Juste une mauvaise semaine.
Je lui en veux, à mon mari.
Je lui en veux, car il m'a enlevé le pouvoir de l'aimer.
Aimer tout simplement.