Ce mysterieux paquet
Alors voilà, le paquet que j'ai reçu par la poste. Une sorte de boîte d'archives en plastique, format A4, en plus de ma couleur préferée: orange. Tout de suite me vient l'idée de changer les couleurs de mon blog en orange. Pourquoi pas ? (ndlr : j'ai toujours eu un gros problème de concentration, alors ce n'est pas rare que je commence un article, puis un idée me vient à l'esprit, comme changer les couleurs de mon blog, et me voilà en train de changer les couleurs--l'article restera en suspend... Ce souci de concentration était très embêtant pour mes études aussi; c'est encore un miracle que je suis venue aussi loin! (j'ai un bac+5 en biochimie)). Bref, je vais essayer de ne pas m'égarer d'avantage.
Donc un joli paquet. Je suis une fille qui est rapidement contente avec des petites choses. Alors je me souviens d'avoir pensé que je pourrai même me servir de la boîte ensuite, pour y mettre des doc's à archiver, n'importe quoi... Je vois que la boîte vient de Hollande. Tamponnée "Klaaswaal". Mais l'expéditeur est une copine qui, aux dernières nouvelles, habite en banlieue Parisienne. Aurait-elle déménagée ? Cette copine est une hollandaise, marié à un français. On s'est connu il y a quatorze ans. Dans le train de nuit qui va de Paris à Amsterdam. Gare du nord - Compiègne - Bruxelles - Anvers - Roosendaal - Rotterdam. Train qui part à 23h15. Train bourré de militaires qui vont à Compiègne. Et après Compiègne il devient très silencieux. Hormis quelques hommes bien louches; à chaque gare il y en a qui entrent et ressortent. J'ai fait ce voyage une cinquantaine de fois. Seule. Je ne suis pas une fille peureuse de nature; au contraire. Et il ne m'est jamais rien arrivé. Je connaissais bien les compartiments. Pour réduire le coût du billet je ne prenais pas de couchette, mais je me mettais dans un compartiment qui avait des chaises qui se basculaient. Aahh, tout ça me revient à la mémoire maintenant, quelle nostalgie ...
A Bruxelles le train doit attendre un moment, peut-être vingt minutes, une demi-heure. Et le chauffage des compartiments fonctionne avec le moteur du train, qui est arreté. Alors à partir de Bruxelles il devient très froid dans le wagon. Chose importante à savoir, car moi, j'avais besoin de dormir pendant le voyage. Parce que je passais un weekend à Lyon, pour revenir au Pays-Bas dans la nuit de dimanche à lundi, et j'allais toute de suite au travail ! (et à l'époque je faisais encore du triathlon: le sommeil valait de l'or, mais ça c'est une autre histoire!) Pour dormir tranquillement au chaud j'avais toujours un sac de couchage avec moi; souvenir de ma jeunesse chez les scouts, eh oui, enfance bourgeoise oblige ...
Je pouvais commencer à m'installer après Compiègne, une fois les militaires partis, faute de place ("...viens faire un tour sur mes genoux ma belle..." - pas que ça me déplaisait, au contraire, vous commencez à me connaître - mais pour dormir c'est pas ça !). Donc, une nuit je commence à déplier mon sac de couchage et me mettre à l'aise, que je remarque une fille pas loin de moi qui fait exactement la même chose. Naturellement je lui en dis quelque chose, et voilà, il s'avère qu'elle est hollandaise aussi, et qu'elle habite avec son copain français à Lyon, ville où j'allais depuis quelque temps passer des weekends pour voir un copain que j'avais connu en vacances (moi j'habitais encore en Hollande à ce moment-là). Je ne sais pas qui était la plus bavarde, elle ou moi, mais on a passé toute la nuit à parler, et on n'a rien dormi.
Et voilà comment j'ai connu cette copine. Elle était la première de nous deux à partir de Lyon. Elle s'est mariée avec le copain qu'elle avait déjà à l'époque, et ils ont trouvés du travail à Paris. Moi j'avais nullement envie de me caser, alors une fois mon copain du moment écarté, je me suis trouvée un appartement et j'avais déjà un travail et plein de copains et copines dans la région Lyonnaise: j'y suis restée.
Et on s'est un peu perdu de vu. On s'envoyait de temps en temps une petite carte, mais c'est tout. Alors ça me fait très plaisir qu'elle m'envoit quelque chose pour la naissance de mon bébé. Mais grand était mon stupeur quand j'ai ouvert le paquet. Je ne vous tiens plus longtemps en suspens, voilà le contenu :
Ce sont des fleurs. Elles sont rangés sagement dans une sorte de bac à couverts plastifié. L'enveloppe est tamponnée le 11 avril, elles ont passées 17 jours dans leur paquet... Je m'y connais quand-même bien en fleurs. Pourtant je ne peux même pas vous dire de quelle race elles sont. Ma copine les a commandées via l'internet. Elle n'a donc pas déménagé. Et comme moi, j'ai déménagé il y a deux ans, j'habite maintenant à peu près une heure et demie de route de chez elle. Et les fleurs ont fait le voyage depuis la Hollande...
Ami lecteur, amie lectrice, maintenant j'ai un dilemme. Est-ce que
je remercie ma copine pour ces jolies fleurs que j'ai reçues de sa part
? Ou est-ce que je lui dis honnêtement quel paquet j'ai trouvé dans ma
boîte aux lettres ? Je me suis posée la question une cinquantaine de
fois. Si je la connaissais très bien, je lui dirais toute de suite la
vérité sans problème. Elle pourra même essayer de se faire rembourser
auprès de la société hollandaise. Mais d'une autre côté, ça lui fera de
la peine de savoir que sa surprise était une très mauvaise.
Alors, quoi faire ?